Oui que font les psys ? Quel titre ! Attention ce n'est pas une critique. J'aurais moi-même adoré être psychologue. A l'époque, par manque de confiance en moi, et parce que " Pyschologue ça ne trouve pas de travail" dixit l'entourage, je m'étais orientée vers une fac d'histoire. Bref, aujourd'hui je retrouve dans mon cabinet pas mal de personnes en souffrance, ayant besoin d'une aide thérapeutique. La plupart se sont déjà rendues chez un psychologue, mais " ça n'a rien donné", ou encore " ils comprennent rien", "ils n'ont pas de solutions, même mon psy me l'a dit".
Je n'ose croire que tous ces psychologue soient incompétents, tout comme je ne crois pas non plus que toutes ces personnes refusent d'avancer et dévoluer. Il y a donc une pièce manquante. Un maillon absent entre le patient et sa guérison. Si ce maillon n'est ni le psy, ni le voyant, qui est-il ?
Je me pose la question, suite à la viste dans mon cabinet de Nathalie. Elle a 34 ans, et possède une estime d'elle même proche du néant. La consultation a débuté sur le travail. Un travail "nul" mais qui lui convient car " je ne sais rien faire d'autre, qui voudrait m'embaucher". Je rectifie le tir, en lui expliquant qu'elle peut changer, travailler dans un cadre plus harmonieux. Rien à faire, elle ne veut rien entendre. La séance se poursuit sur les questions amoureuses. Un collègue de travail qu'elle aime bien. Je perçois, un homme plus âgé, marié, je lui explique que cette relation, est amicale, qu'elle doit se méfier de ses propres sentiments pour ne pas souffrir. A ce moment là, la colère monte chez elle, car elle ne comprend pas, pourquoi "l'amour c'est pour les autres" et pas pour elle. Pourquoi ce garçon malheureux dans son couple, est gentil avec elle, si il ne veut rien.
Elle me demande de poursuivre sur le sentimental. Clairement, je capte l'étendue de ses problèmes. Un passif douloureux dans l'enfance, très glauque (je n'e dirais pas plus, mais évidemment, je perçois une forme de maltraitance), tout cela ayant pour conséquence aujourd'hui, un mépris d'elle même, un sentiment d'abandon, et des problèmes psychiques et des blocages "sexuels". L'information donnée est donc qu'elle doit guérir ses blessures, du moins se débarasser de ce passé encombrant, s'aime elle-même pour enfin être aimer, se libérer de sa prison.
Et là c'est le drame. Après s'être décomposée pendant que je lui expliquais ses difficultés, elle s'est mise en colère. Pas contre moi, mais contre "là-haut". "Personne ne m'aide, personne ne fait rien pour moi, je suis seule, et ils ne font aucun effort pour que ma vie ailler mieux".
J'ai tenté de lui expliquer, que oui " ils l'aidaient" mais qu'elle ne voyait rien, car aveuglée par sa souffrance et son statut de victime. Que la solution viendrait de sa prise de décision et que quoiqu'il en soit nous sommes acteurs de nos vies.
A ce moment, elle s'est mise à pleurer, elle a voulu partir, s'est levé, me donnant mon billet d'un air exaspéré.
Si cette situation s'était produite il y a un an, je me serais décomposée. Mais là, non. Je savais que je pouvais l'aider, que ma voyance était juste et qu'elle devait entendre certaine chose. Si elle était entrée chez moi, ce n'était pas en vain.
Je l'ai "forcée" à se rasseoir. Je lui ai apporté un verre d'eau et nous avons parlé. De sa vie, en bref, de cette solitude, de son surpoids qui n'était qu'un symptôme. Elle m'a parlé de tous les voyants qu'elle avait vu, qu'il lui avait annoncé une rencontre. Et qu'elle attendait. Et bien, je lui ai dit de ne plus attendre, de ne plus aller voir de voyants, mais d'accepter de changer sa vision du problème, et de décider de guérrir, d'accepter que la solution ne tomberait pas du ciel. Oui elle rencontrera quelqu'un, oui elle aura une vie de couple harmonieuse, mais seulement si elle accepte de regarder ses difficultés et de les affronter.
Elle est finalement partie. Pas convaincue, mais j'ai sentie le doute. Elle doutait de ses convictions.Comme une lueur d'espoir sur son propre chemin. Et j'ose espérer qu'en ce moment même, Nathalie est chez elle, en train de surfer sur le web, ou le nez dans des livres, à la recherche d'une personne qui pourra l'aider à avancer, ce maillon manquant, ni psy, ni médium. Quand l'élève est prêt le maître paraît dit-on dans les arts martiaux, et bien j'ose espérer que " Quand le patient est prêt, le thérapeute paraît".